NOVEMBRE l5gz.                           3oi
A ces bulles il a ajouté une nouvelle déclaration -de l'intention du Saint Pere pour authoriser et confirmer en son nom l'élection que les Estat*, feroient d'un roy à leur fantaisie! Ce dernier mandement a convaincu les politiques et les vrais Françots que le pape Clement viii , aussi-hjen que son légat, estoient entierement dans les vues du roy d'Espagne, qui ne sont autres que de ren­verser la loy fondamentale du trône françois, qui con­siste principalement en l'ordre et succession legitime de nos rois.
Le jeudy i a de novembre, parut au public une foule de libelles C1) pour et contre les deux partis : comme le Manant et le Mahutre ; Lettre d*un Italien à un Fran­çois; Remontrance faite h l'ouverture du parlement de Chaalons (a) ; Question si la domination des femmes et des prestres est favorable à la France i»? Et plu­sieurs autres.
Le samedi 14 de novembre, la partie du parlement séant à Paris enregistra le nouveau pouvoir que le Pape donnoit à son légat dans l'élection'prochaine d'un roy.:
t1) Une foule de libelles : le Dialogue du Mahutre et du Manant ; On croit que Louis Morin, dit Çromé, conseiller an grand conseil, en est l'auteur : il a été imprimé plusieurs fois. Cet ouvrage fit plus de chagrin au duc de Mayenne qne les plus rives satires du parti du Roi, parce qu'il venoit d'un homme de son parti, qui découvrait l'ambi­tion mal soutenue de ce prince. — (-) Remontrance faite à l'ouverture du parlement de Chaalons : Elle est de Hugues de Ijestre, avocat gé­néral. — (-) Question si la domination des femmes et des prestres estfa-voraUe à la France : L'auteur prouve clans la première partie qne k» Francois n'ont jamais pa souffrir qne des étrangers régnassent sur eux ; dans la seconde partie r que la domination des femmes a été ca-lamiteuse aux François; et dans la troisième, que les peuples qui ont été sons la domination des prêtres ont été malheureux. D finit ce dis­cours en exhortant Ies François à se soumettre an Roi.
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